Le Petit Niçois

Fabien a passé 17 ans de sa vie à Nice et il connaît donc toutes les subtilités de la cuisine nissarde, très souvent trahie en dehors de la région. Aussi est-ce après de longues hésitations qu'il s'est décidé avec Patricia à franchir le seuil du Petit Niçois. Première impression le décor est agréable, la carte semble authentique, et le restaurant propose du vin de Bellet... Cher mais c'est du vin de Bellet ! En entrée, Patricia prend une ratatouille parfumée et Fabien des filets de sardines crus marinés excellents. Pour suivre, respectivement, des petits farcis plutôt bien faits mais la qualité des légumes n'est pas celle des petits agriculteurs de l'arrière-pays — loin s'en faut —, et des raviolis à la daube goûteux même si ladite daube aurait gagné à être plus moelleuse. En résumé, pour Paris, c'est plutôt une réussite.

Une heureuse surprise ! Beaucoup de finesse dans les plats, un personnel aux petits soins, un chef attentif (mon épouse, enceinte, ne pouvant manger certains mets prévus à la carte spéciale St Valentin), et une ambiance feutrée, le décor est planté au "Petit Niçois". Un conseil, y aller à pied, car il est quasiment impossible de se garer dans la journée. Le soir, plus de chance en longeant la Seine ... Des prix corrects, surtout pour l'endroit, un design sobre, ce restaurant est parfait pour des déjeuners d'affaires et un dîner romantique (ce qui a donc été mon cas). Le foie gras mi-cuit était parfait (même si je ne comprendrai jamais cette dictature de la confiture d'oignons que l'on rajoute systématiquement), l'ingéniosité du bar cuit à la vapeur de céleri avec son émulsion de pommes de terre était étonnant et subtil. J'y retournerai volontiers pour tester la carte.

déjeuner jeudi 23 octobre 2008 Rouvert après travaux il y a quelques mois, le Petit Niçois a vu sa salle remaniée, en deux parties, séparées par un demi-mur, muni d'un vitre laissant la possibilité de jeter des coups d'œil de part et d'autre. La plus petite, aux teintes beige et marron (comme l'autre), est agréable, apaisante tant au niveau sonore que de la luminosité (et on voit son assiette). Vous trouverez un menu en deux ou trois services et une carte assez sobre, alternant plats déjà connus sous l'ancienne direction (poissons grillés ou pochés – le cabillaud à l'aïoli -) ou, toujours dans le registre ensoleillé, petits farcis, une recette de bouillabaisse, palombes rôtie aux figues ou des pieds et paquets. La mise en bouche, sous la forme d'une sympathique soupe au pistou, fut servie dans une quantité que certains établissement présenteraient en tant que service dans le cadre d'un menu dégustation. Un peu comme au théâtre, on donnait ce jeudi 23 octobre "un lièvre à la royale". Un peu comme au théâtre, le plat en est une interprétation. Servi sous une grosse pépite (ou une petite tuile) de foie gras frais de canard, un filet de lièvre enserre une rouelle de farce juteuse, riche et parfumée. La portion, un peu juste en quantité, est escortée d'une sauce bien brillante, savoureuse mais dont il aurait été intéressant d'accentuer légèrement l'assaisonnement et l'acidité. Le pain maison, parfaitement cuit, croustillant et apporté chaud dans son panier, est extra pour saucer. Le madiran était à sa place, servi à bonne température dans une verrerie de qualité. Un cuisinier qui fait plaisir ainsi avec un plat saisonnier donne envie de retourner le voir pour goûter ses "permanents". La tenue des desserts est à l'avenant de la cuisine précédente. Compter entre 25 et 45€ selon les formules en menus et environ 40-60€ à la carte, hors boissons. Service aimable et personnel attentif.

Aimé La Table, le 28/10/2008 [ 21 commentaires sur le site depuis le 28/10/2008 ]

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