Mmmm !!!
Les Prés d'Eugénie

L'inventeur de la cuisine minceur et le co-inventeur de la nouvelle cuisine continue imperturbablement d'officier derrière ses fourneaux à près de 70 ans. Un bel exploit que nombre de chefs étoilés (ici, c'est de trois macarons Michelin que l'on parle) pourraient imiter... Forcément, le cadre est magnifique dans ce petit village d'Eugénie les Bains. Les jardins sont un peu fous, entre bananiers et essences bien d'chez nous et dégagent une harmonie propre à une certaine contemplation.
Passons à table maintenant. Les amuse-bouches vous mettent rapidement en appétit (tartelettes fines de tomates, tempura de citrons confits et de sardine, homard et jus de truffe...). Laissez-faire le sommelier et sa charmante assistante pour le choix des vins. Nous demandions ce jour des "vins de la région" : un rouge et un blanc nous ont été proposés, va pour les deux ! Nous n'avons d'ailleurs pas été déçus. Détail important, 35 euros le premier et 40 euros le second. Mais si vous voulez impressionner (franchement, à moins d'être un habitudé de ce genre d'endroits, c'est vous qui l'êtes...), la gamme des prix est très très étendue... A table, pain maison et "quintessence" de beurre. Le menu est à 190 euros (sans le dessert) pour celui que nous avions choisi. Fabuleuse entrée (le point d'orgue de ce repas) : île flottante posée sur une soupe de petits pois où se mêlent coco plat, asperges vertes finement émincées et sur laquelle est versée une purée chaude de truffes absolument délicieuse. Le choc des saveurs, l'affrontement des textures et des températures explosent en bouche. Par la suite, morilles, girolles et délicieuse sauce crémée entourent une sorte de petite raviole farcie de duxelle tandis que des asperges jouent la couleur. Demi-homard par la suite, juste fumé dans la cheminée, à la chair encore translucide, nourri avec un beurre safrané et accompagné d'une purée de carottes à la menthe et aux abricots. Plat de résistance, intitulé "Dieu est-il Gascon" qui revisite le hachis parmentier : autour d'une purée truffée, se mêlent pieds de porcs, ris de veau, écrevisses, foies gras... Seuls bémols : les morceaux sont un peu petits pour pouvoir être identifiés mais l'association est merveilleuse de rondeur. Enfin, ce plat affiche un supplément de 15 euros... J'oubliais une sorte de "trou gascon" au Tursan, vin venant des chais de Michel Guérard. En dessert, celui qui fut chef pâtissier nous a régalé d'un chaud-froid-croquant-crème (j'invente !) de chocolat.
Dans la salle de billard, nous avons dégusté un Bas-Armagnac de mon année de naissance (1974) accompagné de quelques mignardises, là encore exceptionnelles. Je ne vous apprendrai rien en vous disant, pour finir, que le petit déjeuner est fabuleux.

Maf, le 08/08/2007 [ 49 commentaires sur le site depuis le 03/06/2006 ]