Mmmm !!!
El Bulli

Sans vouloir entamer un débat sur la "nouvelle nouvelle" cuisine, je pense que la prise de risque doit être l'élément discriminant de la gastronomie de haut niveau ; non pas le risque industriel (ouvrir un 20e restaurant à Mexico ou bien à Udaipur ?), mais via l'exploration de saveurs et textures inconnues des promoteurs du "terroir caisse". parvenir à faire cahoter des voitures ultra luxueuses durant des kilométres sur la route mal eclairée et défoncée de Cala Montjoi, là est la récompense du risque.

curval, le 14/08/2006 [ 167 commentaires sur le site depuis le 26/11/2005 ]

Qu'on ne se méprenne pas ! Je n'ai rien contre Ferran Adria que je n'ai pas eu le plaisir de rencontrer dans mes pérégrinations gastronomiques. Je pense seulement qu'il ne fait pas tout à fait le même métier que des chefs comme Bernard Pacaud et Marc Veyrat. J'ai un profond respect pour les « nouveaux pionniers » de l'art culinaire comme Ferran Adria et Pierre Gagnaire. D'ailleurs, la seule présence dans leur giron du génial physico-chimiste Hervé This, professeur à l'INRA, et grand apôtre de la cuisine moléculaire, traduit assez bien l'orientation de leur activité. Ils sont avant tout des chercheurs, des découvreurs, au service d'un art en perpétuel mouvement. Mais on parle là de CUISINE. La gastronomie revêt un tout autre caractère. C'est l'Art culinaire associé à l'Art de la table. Et dans la gastronomie, ces deux là sont indissociables. L'art de la table n'a que peu de choses à voir avec la cuisine sinon qu'il en est le complément indispensable. Le premier flatte l'odorat, le goût et la vue, le second s'occupe du reste, c'est-à-dire, de la mise en condition. C'est là que le service s'évalue, comme la qualité de la salle, de la vaisselle et des couverts.
Manger « bon » ou « beaucoup » ne m'intéresse pas. De même qu'un tableau de maître demande une exposition adaptée et qu'un concert de musique classique exige une bonne acoustique, des créations culinaires ne peuvent pas souffrir d'un service approximatif. L'Art de la gastronomie se construit sur une exigence, celle du plaisir de celui qui la reçoit ; François Vatel, à sa façon, nous l'a dit pour toujours. La gastronomie a un but ultime : le plaisir partagé. Si le client ne trouve pas son plaisir, à quoi auront servi toutes ces performances ? Tout chef qui oublierait cela pour se concentrer essentiellement sur son propre plaisir de créateur perdrait le sens de la gastronomie. D'ailleurs, c'est un peu ce qui ressort de l'article de Mike Tommasi disponible à l'adresse suivante : http://www.chazallet.com/web_patchaz/appli/view_content.asp?cid=186. Ça n'est plus de la cuisine, c'est un autoportrait ! Pour en terminer avec Ferran Adria, un ami m'a indiqué un « plan » judicieux. Un de ses anciens seconds aurait monté un restaurant du côté de Séville et, aux termes d'un accord avec son illustre professeur, y proposerait les recettes d'El Bulli de l'année précédente... Le cadre y serait bien plus sympa, et les disponibilités plus envisageables... A voir donc.

Alain Boursier, le 07/08/2006 [ 66 commentaires sur le site depuis le 05/08/2006 ]

Eh oui, j'ai eu le bonheur d'aller deux fois (en 1999 et 2002) à l'adresse Catalane de ce monument, avant qu'il n'accède au panthéon gastronomique; certains gourmets citant l'Ambroisie, pourquoi ne pas dire à quel point la réputation d'Adria Ferran est méritée, et comme les moments passés sur la terrasse de la plage de Montjoi sont divins: cuisine d'une ingéniosité inouïe, mais sans artifice, produits parfois simples, mais totalement réinventés (quels miracles avec de simples sardines), vins parfaits( goutez "Les Terrasses 1992" extraordinaire et abordable), service attentionné et discret; A noter que nous avions pu à l'époque visiter les cuisines; essayez, c'est passionnant. Bonne chance pour la réservation par contre...

curval, le 06/08/2006 [ 167 commentaires sur le site depuis le 26/11/2005 ]