Mmmm !!!
Côté Provence

«Pour vous mettre en bouche» (sic !) on nous présente un velouté de panais. Très bon, quoiqu'un peu collant. Chef, vous qui êtes si jeune et à ce titre pouvez vous permettre toutes les audaces : épargnez-nous ces soupes et sauces trop épaisses qu'on trouve partout ; sus à la fécule ! Et puis, par pitié, libérez le cerfeuil du rôle purement décoratif dans lequel vous le cantonnez : arrangez-vous pour que nous puissions pleinement profiter du mariage des goûts autrement qu'en effeuillant nous même le brin qu'il nous faut d'abord pêcher les doigts dans la soupe et dont nous devrions, selon vous, nous contenter d'apprécier l'élégant vert... Suit la terrine de caille et aubergine ; tout bonnement délicieuse !! Un nouveau conseil au chef : supprimez le trait de caramel qui orne toutes vos assiettes, résiliez votre abonnement à Thuriès Magazine Gastronomie, puis, avec les économies subséquentes, offrez-nous de la Grenobloise (il y en avait encore ce mardi sur les marchés du pays de Chambaran à 40 kilomètres, aussi j'ai peine à croire qu'elle n'arrive pas jusqu'à vous qui servez des coques en plein nord Isérois...), une Grenobloise charnue est bien plus digne de votre terrine que le mélange de salade insipide et inconsistant que vous serviez aujourd'hui. Enfin, arrive le risotto aux coques. L'exécution est correcte, mais les coques caoutchouteuses (Congelées ? Assumez-le et dîtes-le aussi fort que votre « Notre viande bovine est Née, élevée, abattue et découpée en... » Amen !) sentent l'iode et rien d'autre, si bien que le plat n'a pas grand intérêt. Au fond, on touche là au cœur du problème. J'ai apprécié le service discret, pas trop guindé et jeune (quelques maladresses, comme la présentation du velouté de panais, m'ont amusé, absolument rien de grave). Dans une ville aussi laide que Bourgoin-Jallieu, on est content de trouver un restaurant au cadre aussi soigné (les tables sont particulièrement élégantes et font presque oublier le hideux faux-plafond ; le jardin m'a l'air très agréable). De plus, le chef maîtrise son sujet et a de bonnes idées. Mais pourquoi diable ne pas s'en tenir aux produits locaux ? Un peu dépité, j'ai terminé mon repas (menu à 29€) par un agréable fromage blanc puis une poêlée de fruits accompagnée de pignons et d'une quenelle de glace. La carte des vins est concise. Très bon Saint-Joseph. Le café était accompagné d'une crème au cacao.

orontee, le 05/11/2006 [ 50 commentaires sur le site depuis le 14/06/2006 ]

Deux ans après... Avec regret, nous n' avons pu déjeuner au "Côté Provence" l' année dernière car nous avons voyagé le dimanche (et abouti chez un affreux marchand de grenouilles des environs). Cette fois c'était samedi, donc ouvert. Bottin 2006 à jour. Menu à 22€ si je me souviens bien, un autre au dessus de 30€... Les plats ont toujours "un goût à eux", la présentation est travaillée mais sans obsession, et le service est simple, aimable, rapide, discret. Une excellente halte entre le voyage du matin et celui de l' après-midi, malheureusement sans vin à cause de la conduite (je prendrai quand même un verre la prochaine fois). Une salle supplémentaire en étage cette année. Je suis étonné d' être le seul à faire un commentaire sur cet établissement de province. Sans doute miam-miam n'est-il pas consulté par tout le monde ; inversement moi-même je ne commente que dans miam-miam ! Et puis Paris-Bourgoin c'est pas juste à Côté(-Provence) ! :-)

malokran, le 06/08/2006 [ 5 commentaires sur le site depuis le 18/12/2003 ]

En revenant de vacances vers Paris, on s'est arrêté hors de l'autoroute au nord de Grenoble à Bourgoin-Jailleu. On s'est garé par hasard près d'un petit restaurant affichant "Bottin Gourmand 2004". On a un peu hésité car on ne voyait pas de clients, mais ils étaient dans un petit jardin intérieur. Nous avons pris le menu à 19 E + eau pétillante = 42 E en tout pour deux. Excellent. Un curieux mélange de simplicité et de recherche. Souvent dans un restaurant même lorsque je paie plus cher, la nourriture m'ennuie, et la présentation m'irrite. Là, c'est interessant, suave, et sans embrouille. Pour moi, tartelette d'aubergine, gratinée de moules, fromage blanc, compotée de fruits. Si c'était à Paris, je n'irais plus que là. Service rapide, efficace, gentil, un brin spirituel. Quand j'ai appris que le cuisinier, Romain Hubert, n'avait que 23 ans, je suis resté bouche-bée.

malokran, le 02/08/2004 [ 5 commentaires sur le site depuis le 18/12/2003 ]